Madalitso Band – Moyo Wa Lelo

Les chants et musiques des Baka (car on ne doit pas utilier le terme pĂ©joratif de “PygmĂ©es”) croisent rĂ©guliĂšrement ma routeâŠ
J’avais dĂ©jĂ fait un billet il y a longtemps (en anglais) repris de Google+. Je reprends ici un billet encore plus ancien (2013) de mon dĂ©funt blog.
A l’Ă©poque, jâavais reçu un album de lâOrchestre Baka GbinĂ©, ces musiciens et chanteurs Baka, situĂ©s Ă la frontiĂšre du Cameroun et du Congo, au plus profond (mais de moins en moins) de la forĂȘt tropicale.
Sâaccompagnant de guitares, percussions, ils crĂ©ent des chansons contemporaines, accompagnĂ©es de danses, sous lâinfluence conjuguĂ©e de la tradition et de la musique congolaise quâils entendent Ă la radio.
Les chants reprennent les bases polyphoniques que jâavais dĂ©couvertes dans les disques âethniquesâ que je connais.
En 2004 et 2005, Martin Cradick de lâassociation Baka Beyond installe un studio en pleine forĂȘt et enregistre un 1er album, Gati Bongo. Quelques annĂ©es plus tard, sortait Kopolo, le 3Ăšme, Ă lâautomne 2012.
En tant que chasseurs-cueilleurs, les Baka ont un mode de vie qui sâorganise autour des sources de nourriture de la forĂȘt. Ils crĂ©ent un village temporaire dans une zone et y restent un mois ou deux, jusquâĂ ce quâils aient consommĂ© les ressources disponibles. âKopoloâ est un mot Baka qui dĂ©crit un village oĂč lâenvironnement ne permet plus de se ravitailler facilement.
Comme la pression extĂ©rieure augmente pour que les Baka sâinstallent dĂ©finitivement dans des villages permanents au bord des routes, la forĂȘt autour de leurs maisons devient âKopoloâ et leur style de vie de chasseurs-cueilleurs disparait progressivement. Ainsi fixĂ©s, ils se retrouvent directement confrontĂ©s au monde de lâargent, mais tout au bas de lâĂ©chelle. La musique devient alors un moyen de gagner leur vie et ainsi acheter de la nourriture pour leurs familles, tout en permettant de faire dĂ©couvrir au monde extĂ©rieur la situation critique oĂč il se trouvent. Car ils doivent se battre pour garder accĂšs Ă leurs terres traditionnelles, dont ils sont rapidement chassĂ©s par la dĂ©forestation et les industriels de lâagriculture (plantations dâhuile de palme, par exemple).
Voir sur Bandcamp.
Voir billet précédent.
“Nâyanyan is based on a very old song created by our ancestors, acknowledging our limits and our mortality. I sing it for all human beings, to tell them that we are in the middle ground and all this will end one day. This difficulty is only a moment in time, and all things will pass.â
â Rokia KonĂ©
Oh the world will end one day And, of course, everything in it Oh this is one moment in time Nâyanyan! This life is passing Itâs only a moment in time This life is passing Itâs only a moment in time