De nombreux instruments traditionnels à travers le monde sont en train de disparaitre, faute de transmission aux nouvelles générations.
Depuis la nuit des temps, l’être humain a conçu et développé des instruments de musique, en fonction de ses besoins et de ce dont il disposait dans son environnement. Depuis les percussions primitives (lithophones par exemple), jusqu’à la transformation d’objets usuels (gourdes, arc…) ou l’utilisation de l’environnement (tambours d’eau…), sans compter l’utilisation directe de bois, os… toutes sortes d’instruments pour produire des sons et ainsi accompagner, danses, chants et cérémonies ont été créés au fil des siècles. Certains ont évolué, ont été améliorés et raffinés.
Mais pour qu’un instrument puisse survivre au temps, il convient que des personnes continuent à en jouer, perpétuant ainsi le besoin de sa fabrication et la transmission de son usage.
Malheureusement, de nombreux instruments sont en voie de disparition, faute de praticien(ne)s. S’il reste des enregistrements pour certains, d’autres sont devenus totalement muets depuis des années…


Biram
Malam Mamane Barka est considéré comme le dernier maître traditionnel du (de la ?) Biram. C’est un instrument traditionnel utilisé dans la tribu Boudouma, des pêcheurs nomades qui vivent en bordure du lac Tchad, à l’est du Niger.
Le Biram est une sorte de harpe à 5 cordes, dont la forme évoque une pirogue, comme celles utilisées sur le lac. Seuls les initiés ont le droit d’en jouer…
Les jeunes générations n’étant plus intéressées par cet instrument, il ne restait qu’un seul vieux maitre sur l’île Boudouma. Lorsque Mamane Barka, déjà musicien et lui-même un nomade de la tribu Toubou, eut connaissance de l’instrument, il décida de s’installer auprès du vieux maitre, d’apprendre la langue locale et le jeu du Biram.
Une bourse de l’UNESCO lui a permis d’atteindre son rêve : sauver cette harpe sacrée de l’oubli.
Après bien des rituels de purification, le vieux maitre accepta de réaliser son initiation et de lui transférer les chants mystiques traditionnels. Comme Mamane Barka était un fils des dunes, le vieux maitre lui offrit son dernier Biram en cadeau. Ecoutez…

Inanga

Sophie Nzayisenga est une artiste Rwandaise, qui a appris à jouer de l’Inanga auprès de son père, qui était un grand musicien traditionnel, aujourd’hui disparu. Cet instrument est une grande cithare traditionnelle, en forme de cuvette ou de bouclier, et on le trouve utilisé entre Rwanda, Burundi… Les femmes ne sont pas supposées à l’origine jouer cet instrument, mais comme de nombreux musiciens ont disparu dans les conditions que l’on connait, elle a pris la relève.

Il existe certainement plein d’autres instruments traditionnels qui m’ont échappé pour la préparation de ce billet. N’hésitez pas à me les indiquer en commentaire.
Billet publié à l’origine sur le blog KoToNTeeJ, et revisité ici.